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Line : 40 ans de carrière à la CABA !

16 Jan 2023

Pas facile de retracer en quelques lignes une carrière de 40 ans à La CABA !

Les années 80 sont les prémisses d’une longue histoire de la bio angevine et Line y fait ses premiers pas en tant que bénévole au sein de la toute première association ACABA (Association des Consommateurs d’alimentation biologique d’Anjou). Coordination des groupements d’achats, lien entre les consommateurs et les producteurs, elle fédère avec d’autres bénévoles toutes ces « belles énergies » autour d’un projet qui se structure peu à peu et se professionnalise. L’idée étant bien entendu de rendre visible un modèle agricole et accessible l’alimentation qui en découle, appelée communément Bio en 1985 avec la création du label AB.

En 1983, Line devient salariée de l’association qui se transforme en Société Civile Coopérative en 1985 puis s’ouvre aux non adhérents. Des Kalouguines (locaux sociaux mis à disposition par la mairie de l’époque « Eh oui, on avait un maire à l’époque qui était sensible à ces questions écologiques !)  à la Rue Gâte argent, Line a multiplié les fonctions : auprès de Nature et Progrès dans les commissions de contrôle, en milieu scolaire pour sensibiliser à une alimentation saine, à la communication «car informer sur les produits et l’alimentation était essentiel ».

C’est avec les autres coopératives du grand ouest qu’elle participe à la création du réseau Biocoop en 1986, un travail collectif qui a donné naissance à un cahier des charges et une Charte propre au réseau.  Polyvalence exige, Line touche à tout au sein de ce grand réseau de bénévoles qui anime la CABA de l’époque, jusqu’à occuper un rôle de présidente régionale des Biocoops de l’ouest.  « Sur un temps court car exercice riche mais difficile ! »

A partir de 1989, c’est au magasin rue de la Chalouère qu’elle exerce son plus long parcours (animation et communication, responsable du rayon non-alimentaire, déléguée du personnel...) pendant que la CABA continue son développement avec la création de deux magasins, Mûrs-Erigné et Avrillé.  Elle poursuit, et finira sa carrière comme responsable du nouveau magasin du Doyenné depuis 2016 avec une équipe de 35 salariés. Une chronologie vécue toujours avec passion, énergie et conviction !

 

Qu'est-ce qui t’a animée dans ton parcours à la CABA ?

Trois éléments essentiels :  Le premier, évidemment c’est l’écologie, ce fil conducteur et avec elle le développement de la Bio. Le second, c’est créer, développer, mettre en place, structurer, en somme inventer des formes. C’était une vraie satisfaction de faire émerger une forme à plusieurs têtes : producteurs, coopérateurs, salariés, bénévoles. J’aime d’ailleurs à mettre en parallèle la CABA avec ces autres institutions angevines de l’époque : la librairie La tête en bas, La SADEL, le cinéma Le Club devenu par la suite les 400 Coups, ces petites structures très chargées idéologiquement parlant qui ont assuré leur pérennité, des alternatives pleines de questionnements, dans la mouvance de l’éducation populaire, qui ont réussi économiquement, sont devenues fiables. Créées il y a 40 ans, elles ont su asseoir leur notoriété sur la place angevine.. 

 Le troisième, c’est travailler ensemble. Penser le groupe comme levier, il me stimule. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin, j’aime cet adage qui a toujours été la culture CABA : grâce à l’implication de tous, les producteurs comme les consommateurs, bénévoles ou salariés, pour une préoccupation commune, l’environnement et la santé. Avancer ensemble, se nourrir des autres, c’est l’intelligence collective : avec rires et coups de gueule conjointement bien sûr, mais tout est question d’équilibre ! (Rires)"

Des souvenirs particuliers ?

Je me suis nourrie de mon travail grâce aux grandes rencontres que j’y ai faites : La CABA c’est une histoire de personnes.

Ma toute première collègue Catherine - Patrick (encore à l’œuvre au sein du réseau Biocoop aujourd’hui) -Thierry président du CA de la CABA puis membre actif à l’ITAB*, un paysan qui a insufflé cette exigence au niveau du cahier des charges Bio - Claudie, diététicienne, notre maman à tous qui s’est emparée du secteur non alimentaire pour y décrypter les étiquettes et les composantes des produits et faire avancer le cahier des charges - Jean-Pierre, maraîcher et parallèlement président de Nature et Progrès au rang national, toujours par monts et par vaux pour défendre la Bio. Et tous ces coopérateurs bénévoles qui ont donné de leur temps pour la coopérative à tous les niveaux : dans les « commissions produits », à la mise en rayon, au ménage…  Je cite bien sûr André, Charlotte, Carole, mais aussi Jean-François qui a construit de ses mains notre premier système de Vrac, en plexi, en bois...dans son propre garage ou à son travail à la Maison Pour Tous de Monplaisir ! Et puis je n’oublie pas tous les collègues que j’ai pu rencontrer : oui je peux dire que toutes ces rencontres, je ne peux pas les citer toutes, ont largement alimenté et nourri mon travail !"

40 ans à la CABA : as-tu un message à faire passer ?

J’ai envie de dire que la CABA, cette structure qui, malgré adversités nombreuses et variées, a pu s’ériger en alternative économique sur la place d’Angers, ne peut disparaitre. Des consommateurs et des producteurs se sont pris par la main dans ces années 70, 80, et plus... A ceux d’aujourd’hui de continuer à la soutenir et à la faire vivre !

Le milieu de la bio est un milieu de bataille, il a fallu longtemps prouver qu’on pouvait exister. Cela demandait du cran, de l’énergie. Maintenant que la Bio est reconnue, l’enjeu est différent, pour autant il n’est pas plus facile car il ne faut pas s’en tenir là : passer à 10%de production bio en 40 ans, c’est beaucoup et peu en même temps ! Et maintenir, voire faire progresser, est sans doute aussi difficile que de créer. Alors je souhaite à tous mes collègues salariés de relever ce défi avec bien entendu les consommateurs ! Un seul mot d’ordre, développer l’agriculture biologique, mais cette bio-là :  locale et paysanne. Notre ancrage local, dans un contexte actuel flottant, insécurisant devrait être LE moteur pour ne rien abandonner.

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